De la vente à l’autoconsommation d’électricité solaire
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Éleveur précurseur, Jean-Marc Onno, gérant de l’EARL de Guernequay, dans le Morbihan, croit en l’énergie solaire. Disposant déjà de 900 m² de panneaux photovoltaïques destinés à la revente sur le réseau électrique, l’éleveur va maintenant investir pour 375 m² de cellules supplémentaires. Mais cette fois l’énergie produite sera exclusivement allouée à l’outil de production.
375 m² de cellules en autoconsommation.
Une première installation de 175 m² sur le toit d’un hangar, pour une puissance de 31,5 kWc, viendra couvrir 16,8 % des besoins électriques d’un méthaniseur en cogénération. Une deuxième, construite sur un bâtiment d’engraissement (36 kWc), produira pour les besoins en énergie de l’élevage. L’ensemble est orienté plein sud avec une pente de toit à 30 %. « En autoconsommation, on va aller chercher une amplitude horaire plus importante. Une exposition est-ouest et une pente de 15 % sont donc possibles », remarque Damien Drean d’Entech, l’entreprise en charge du projet. Compte tenu du coût d’investissement trop lourd d’une batterie de stockage, tous les kilowattheures produits seront injectés et utilisés directement. La surface de panneau a donc été calculée pour couvrir le besoin électrique minimum sur une journée. Le reste sera comblé pour le réseau.
Pas de stockage de l’énergie non consommée
Dans l’autoconsommation sans batterie de stockage, il existe deux philosophies : avec ou sans revente du surplus électrique produit sur le réseau. Le deuxième entraîne normalement un surcoût car il nécessite un système de bridage afin de limiter la puissance. Dans le cas de Jean-Marc Onno, le dimensionnement des panneaux a été calculé au plus juste et évite l’installation de ce dernier. Une fois ce choix fait, une étude préalable des courbes de consommation électrique de l’élevage vient déterminer les besoins minimums en kilowattheures sur une journée (voir infographie). « On détermine une valeur étalon qui couvre les besoins minimums lorsque la fabrication d’énergie solaire est à 100 %. Le but est de s’assurer qu’il n’y aura pas plus de production solaire que de consommation à l’instant T, mais aussi de maximiser les besoins pendant la période solaire », explique Damien Drean. Car forcément, le photovoltaïque ne fonctionne pas la nuit, de même sa production diminue de 15 à 20 % en période hivernale. Mais en journée, il est prioritaire sur le réseau. Il faut donc chercher à maximiser cette énergie gratuite. Pour ce faire, un travail sur la façon de consommer de l’élevage a été réalisé. Par exemple, certaines consommations d’heures creuses ont été déplacées pendant la période de production solaire. De même, l’activité des brasseurs de méthanisation a été revue et mieux répartie sur la journée. « Pour chauffer l’élevage, je dispose d’un réseau d’eau chaude. Ma consommation électrique est donc assez linéaire sur une année ce qui a facilité l’analyse », intervient Jean-Marc Onno.
Un investissement productif
L’objectif de l’éleveur est de diminuer de 100 000 kWh les 320 000 kWh actuellement consommés à l’année, soit une économie d’environ 7 000 euros par an à un tarif de 0,07 euro du kWh pour un retour sur investissement calculé sur huit-neuf ans. « On ne connaît pas le tarif électrique de demain. Cet investissement, en plus de créer des amortissements et de valoriser mes bâtiments, apporte de la sécurité et de la stabilité à mon coût de production, explique l’éleveur. De plus, d’ici trois ans, les solutions de stockages auront forcément évolué. » Jean-Marc a déjà calculé qu’avec les matériaux actuels 600 à 700 m² supplémentaires lui seront nécessaires pour couvrir le besoin énergétique de l’ensemble de l’exploitation. Affaire à suivre…