Énergie solaire en Afrique : un avenir rayonnant ?
https://www.connaissancedesenergies.org/energie-solaire-en-afrique-un-avenir-rayonnant-190221
Plus de la moitié des personnes dans le monde n’ayant pas accès à l’électricité vivent actuellement en Afrique subsaharienne(1). Dans cette zone, « le nombre de personnes dépourvues d’accès à l’électricité continuera mécaniquement à augmenter jusqu’en 2025, voire 2040 » selon l’Institut Montaigne dès lors que la croissance démographique y est « plus rapide que le rythme auquel les populations accèdent à l’électricité ».
Dans la note ci-après publiée le 13 février, le think tank français présente l’énergie solaire photovoltaïque comme « une solution prometteuse » pour faire face aux besoins accrus d’électricité en Afrique subsaharienne. Cette note rappelle les avantages de cette filière – « dont le potentiel demeure aujourd’hui largement sous-exploité » – tout en posant les conditions d’un développement efficace, à travers plusieurs propositions.
L’Institut Montaigne constate que les centrales électriques mises en service en Afrique subsaharienne « continuent d’être essentiellement thermiques ou hydroélectriques », avec un coût de production de l’électricité en moyenne très élevé : « de l’ordre de 0,20 à 0,50 $/kWh » selon la Banque africaine de développement (contre 0,10 $/kWh en moyenne dans le monde).
Dans le même temps, le solaire photovoltaïque se développe « sous des formes multiples : éclairage (lampadaires solaires ou lanternes solaires), kits individuels (typiquement une puissance de quelques watts), mini-centrales hors réseau (quelques kilowatts), toitures industrielles en autoconsommation (de la dizaine à la centaine de kilowatts), grands champs solaires (du mégawatt à quelques dizaines de mégawatts) ». Les installations photovoltaïques présentent notamment l’avantage d’être rapides à construire dans des zones isolées.
Pour lever les freins à leur développement à grande échelle (en particulier des centrales de taille intermédiaire de 5 à 50 MW, « cruciales pour réussir l’électrification du continent africain »), l’Institut Montaigne constate qu’il est nécessaire de réduire le coût du financement de ces projets « très capitalistiques et de petite taille »(2). À cette fin, il recommande entre autres « de standardiser la structure contractuelle des projets afin de faciliter leur agrégation et la titrisation des créances qu’ils génèrent, et donc leur financement ».
Sachant que 70 à 90 % d’un projet solaire est financé par de la dette bancaire dans cette zone, les conditions de financement impactent in fine « davantage » le prix de vente de l’électricité que les prix des panneaux solaires ou les conditions d’ensoleillement selon cette note. L’Institut Montaigne recommande également de « restreindre les subventions publiques lorsqu’elles créent des signaux-prix artificiels », décourageant alors l’investissement privé. Il est enfin suggéré de limiter le recours aux appels d’offres pour des projets de petite taille, l’Institut Montaigne évoquant plusieurs solutions alternatives(3).